Le Portefeuille européen des langues (Portfolio) propose notamment une mise en forme des expériences interculturelles et d’apprentissage des langues les plus variées qui permet de les enregistrer et de leur
donner une reconnaissance formelle (p.11)
On étudie à l’heure actuelle [2000] la présentation et l’usage d’un Portfolio ou Portefeuille européen des langues à validité internationale.
Ce Portfolio permettrait aux apprenants d’apporter la preuve de leur progrès vers une compétence plurilingue en enregistrant toutes les sortes d’expériences d’apprentissage qu’ils ont eues
dans un grand éventail de langues, progrès qui, sans cela, resterait méconnu et non certifié. L’idée est que le Portfolio encouragera les apprenants à faire régulièrement la mise à jour de leur auto-évaluation pour chaque langue et à l’archiver. Il sera essentiel
pour la crédibilité du document que les témoignages de progrès soient apportés de façon responsable et transparente. La référence au Cadre commun sera garante de la validité. (p. 22)
Portfolio et profil
À cet égard, l’appréciation et l’évaluation des connaissances et des savoir-faire devraient pouvoir tenir compte de l’ensemble des circonstances et expériences où ces connaissances et savoir-faire
se mettent en place. Le projet d’un Portfolio (Portefeuille européen des langues) permettant à un individu d’enregistrer et de présenter différentes facettes de sa biographie langagière va bien dans ce sens. Il s’agit en effet d’y faire mention, non
seulement des certifications ou validations officielles obtenues dans l’apprentissage de telle ou telle langue, mais aussi d’y enregistrer des expériences plus informelles de contact avec des langues et cultures autres.
Mais on notera, pour insister sur l’articulation entre le curriculum scolaire et le curriculum existentiel, que, lorsque sont mesurés les acquis en langues à la fin du secondaire, il serait bon de tenter d’apprécier
la compétence plurilingue et pluriculturelle en tant que telle et de déterminer plus un profil de sortie, pouvant donner lieu à combinaisons variables, qu’un niveau prédéterminé unique dans telle langue et, le cas échéant, dans telles autres.
La reconnaissance « officielle » de compétences partielles peut aller dans ce sens (et il y aurait avantage à ce que les grandes certifications internationales s’orientent aussi plus résolument dans une
telle direction, par exemple en délivrant des reconnaissances qui ne porteraient pas nécessairement sur la totalité des quatre capacités croisant compréhension/expression et oral/écrit). On aurait toutefois aussi intérêt à prendre en compte et à
valider en tant que telle une compétence plurielle à même de jouer de plusieurs langues ou de plusieurs cultures. Traduire (ou résumer) d’une deuxième langue étrangère vers une première langue étrangère, participer à un échange oral plurilingue, interpréter un phénomène
culturel en relation à une autre culture sont des activités d’interaction ou de médiation (au sens donné ici à cette notion) qui ont leur place dans des pratiques effectives. À
bien des égards, c’est aussi le profil plurilingue et pluriculturel et les capacités de gestion d’un tel répertoire que les certifications devraient également permettre d’apprécier et de valoriser. (p 128)
Puisque les exemples de descripteurs se présentent comme des formulations indépendantes de critères calibrés selon les niveaux, on peut y puiser pour produire à la fois une liste de contrôle pour
un niveau donné, comme c’est le cas dans certaines versions du Portfolio des langues, et des échelles ou des grilles d’évaluation couvrant les niveaux appropriés, comme celles présentées au Chapitre 3, dans le tableau 2 pour l’auto-évaluation
et dans le Tableau 3 pour l’évaluation assurée par l’examinateur. (p. 142)
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