Il est possible de dire, en outre, que, si la connaissance d’une langue et d’une culture étrangères ne conduit pas toujours à dépasser ce que peut avoir d’ethnocentrique la relation à la langue
et à la culture « maternelles » et peut même avoir l’effet inverse (il n’est pas rare que l’apprentissage d’une langue et le contact avec une culture étrangères renforcent plus qu’ils ne les réduisent les stéréotypes et les préjugés), la connaissance
de
plusieurs mène, elle, plus sûrement à un tel dépassement, tout en enrichissant le potentiel d’apprentissage.
C’est dans cette perspective que l’insistance sur le respect de la diversité des langues et sur l’importance d’apprendre plus d’une langue étrangère en contexte scolaire prend son plein sens.
Il ne s’agit pas seulement d’un choix de politique linguistique à un moment déterminé de l’histoire, par exemple, de l’Europe, ni même – si importante soit cette visée, de donner de meilleures chances d’avenir à des jeunes capables de recourir à plus de deux
langues. Il s’agit bien surtout d’aider les apprenants
– à construire leur identité langagière et culturelle en y intégrant une expérience diversifiée de l’altérité ;
– à développer leurs capacités d’apprenants à travers cette même expérience diversifiée de la relation à plusieurs langues et cultures autres. (Chap. 6 p. 105)
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