QU’EST-CE QUE LE CECR(L) ?
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Le Cadre européen commun de référence © Conseil de l'Europe offre une base commune pour l’élaboration de programmes de langues vivantes, de référentiels, d’examens, de manuels, etc. en Europe. Il décrit aussi complètement
que possible ce que les apprenants d’une langue doivent apprendre afin de l’utiliser dans le but de communiquer ; il énumère également les connaissances et les habiletés qu’ils doivent acquérir afin d’avoir un
comportement langagier efficace. La description englobe aussi le contexte culturel qui soutient la langue. Enfin, le Cadre de référence définit les niveaux de compétence qui permettent de mesurer le progrès de l’apprenant
à chaque étape de l’apprentissage et à tout moment de la vie.
Le Cadre européen commun de référence est conçu pour que soient surmontées les difficultés de communication rencontrées par les professionnels des langues vivantes et qui proviennent de la différence
entre les systèmes éducatifs. Le Cadre donne des outils aux administratifs, aux concepteurs de programmes, aux enseignants, à leurs formateurs, aux jurys d’examens, etc., pour réfléchir à leur pratique habituelle afin de situer et de
coordonner leurs efforts et de garantir qu’ils répondent aux besoins réels des apprenants dont ils ont la charge.
En fournissant une base commune à des descriptions explicites d’objectifs, de contenus et de méthodes, le Cadre de référence améliorera la transparence des cours, des programmes et des qualifications,
favorisant ainsi la coopération internationale dans le domaine des langues vivantes. Donner des critères objectifs pour décrire la compétence langagière facilitera la reconnaissance mutuelle des qualifications obtenues dans des contextes
d’apprentissage divers et, en conséquence, ira dans le sens de la mobilité en Europe.
Le choix pour le Cadre d’une présentation taxinomique constitue à coup sûr une tentative pour traiter la grande complexité du langage humain en découpant la compétence langagière selon
ses différentes composantes. Ceci nous renvoie à des problèmes psychologiques et pédagogiques d’importance. La communication met tout l’être humain en jeu. Les compétences isolées et classifiées
ci-après se combinent de manière complexe pour faire de
chaque individu un être unique. En tant qu’acteur social, chaque individu établit des relations avec un nombre toujours croissant de groupes sociaux qui se chevauchent et qui, tous
ensemble, définissent une identité. Dans une approche interculturelle, un objectif essentiel de l’enseignement des langues est de favoriser le développement harmonieux de la personnalité de l’apprenant
et de son identité en réponse à l’expérience enrichissante de l’altérité en matière de langue et de culture. Il revient aux enseignants et aux apprenants eux-mêmes de construire une personnalité saine et équilibrée à partir des éléments variés qui
la composeront.
Le Cadre de référence comprend la description de qualifications « partielles » qui conviennent à une connaissance réduite de la langue (par exemple, s’il s’agit plus de comprendre que
de parler), ou lorsque le temps disponible pour l’apprentissage d’une troisième ou d’une quatrième langue est limité et que des résultats plus rentables peuvent éventuellement être atteints en visant, par exemple, la reconnaissance plutôt que des habiletés fondées
sur la mémoire. La reconnaissance formelle de capacités de ce type aidera à promouvoir le plurilinguisme par l’apprentissage d’une plus grande variété de langues européennes. (Chap. 1 p 9)
[..]Vous pouvez, bien évidemment, utiliser le Cadre de référence à votre guise, comme tout autre publication. En fait, nous espérons qu’il se trouvera des lecteurs pour s’engager à cet égard sur des voies que nous n’avons pas explorées. Rappelons toutefois les deux objectifs principaux qui ont présidé à son élaboration.
1. Encourager les praticiens dans le domaine des langues vivantes, quels qu’ils soient, y compris les apprenants, à se poser un certain nombre de questions, et notamment :
– Que faisons-nous exactement lors d’un échange oral ou écrit avec autrui ?
– Qu’est-ce qui nous permet d’agir ainsi ?
– Quelle part d’apprentissage cela nécessite-t-il lorsque nous essayons d’utiliser une nouvelle langue ?
– Comment fixons-nous nos objectifs et marquons-nous notre progrès entre l’ignorance totale et la maîtrise effective de la langue étrangère ?
– Comment s’effectue l’apprentissage de la langue ?
– Que faire pour aider les gens à mieux apprendre une langue ?
2. Faciliter les échanges d’informations entre les praticiens et les apprenants afin que les premiers puissent dire aux seconds ce qu’ils attendent d’eux en termes d’apprentissage et comment ils essaieront
de les y aider. Soyons clairs : il ne s’agit aucunement de dicter aux praticiens ce qu’ils ont à faire et comment le faire. Nous soulevons des questions, nous n’apportons pas de réponses. La fonction du Cadre européen commun de
référence n’est pas de prescrire les objectifs que ses utilisateurs devraient poursuivre ni les méthodes qu’ils devraient utiliser. Ce qui ne veut pas dire que le Conseil de l’Europe soit indifférent à ces questions. De fait, les collègues des pays membres qui collaborent aux projets
Langues vivantes du Conseil de l’Europe ont consacré, au fil des ans, beaucoup de réflexion et de travail à l’établissement de principes et à la pratique dans le domaine de
l’apprentissage, de l’enseignement et de l’évaluation des langues.
Vous trouverez dans le Chapitre 1 les principes fondamentaux et leurs conséquences pratiques. Vous constaterez que le Conseil a pour souci d’améliorer la communication entre Européens de langues et
de cultures différentes parce que la communication facilite la mobilité et les échanges et, ce faisant, favorise la compréhension réciproque et renforce la coopération. Le Conseil soutient également les méthodes d’enseignement et
d’apprentissage qui aident les jeunes, mais aussi les moins jeunes, à se forger les savoirs, savoir-faire et attitudes dont ils ont besoin pour acquérir davantage d’indépendance dans la réflexion et dans l’action afin de se montrer plus responsables et coopératifs dans leurs relations à
autrui. En ce sens, ce travail contribue à promouvoir une citoyenneté démocratique.
En accord avec ces principes fondamentaux, le Conseil encourage toutes les personnes concernées par l’organisation de l’apprentissage des langues a fonder leur action sur les besoins, les motivations, les caractéristiques
et les ressources de l’apprenant.
Ce qui suppose de répondre à des questions telles que :
– Qu’est-ce que l’apprenant aura besoin de faire avec la langue ?
– Qu’a-t-il besoin d’apprendre
pour être capable d’utiliser la langue à ces fins ?
– Qu’est-ce qui le pousse à vouloir apprendre
?
– Qui est-il (âge, sexe, milieu social et niveau d’instruction) ?
– Quels sont le savoir, le savoir-faire et l’expérience de l’enseignant auquel il a à faire ?
– Dans quelle mesure a-t-il accès à des manuels, des ouvrages de référence (grammaires, dictionnaires, etc.), des moyens audiovisuels et informatiques (matériel et didacticiels) ?
– Combien de temps peut-il, désire-t-il ou est-il capable de consacrer à l’apprentissage d’une langue ?
(Avertissement, p. 4)
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